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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/31

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les premières leçons

profession d’agriculteur qu’il aime de race.

Il photographie, dans son intellect très ouvert, les nobles gestes de son père tour à tour bûcheron, laboureur, semeur, faneur, moissonneur, batteur de fléau, pour la danse joyeuse et réchauffante, aux après-midi froides de l’hiver, des petits grains frappés et rebondissants.

Il retrouvera l’image ; d’instinct, il reproduira le modèle.

Ainsi l’abeille de nos ruchers coule son alvéole comme faisait l’ancêtre lointaine chantée par le poète. Et nos hirondelles ont même nid d’argile au rebord du toit qu’aux âges de Tobie l’Aveugle.

∗∗∗

Le soir est venu.

Près de sa maman, babillant à l’aise, François raconte sa journée.

La leçon s’élève sans effort, dans une sphère plus belle.

— Vois-tu, mon petit François, comme ton père travaille dur pour nous faire vivre ? Et pourtant combien, dans ses fatigues, il est heureux !

Aime-le, ton bon père, mon petit enfant ; tâche peu à peu de l’imiter.

Le bonheur est dans le devoir.

Aime aussi la campagne, la culture de nos champs ; cherche son gai soleil. On respire ; on