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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/36

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le p’tit gars du colon

à sa bonne vieille mère de vache blanche et rouge retenue dans l’étable.

Mais qu’une poule noire ait un poussin blanc, et surtout, Dudule, est-ce possible ? deux petits canards !!

Dudule sourit, lui qui savait :

— Tu comprends, Ançois, on glisse les œufs qu’on veut, quand elle couve…

Il retint, sans peut-être comprendre.

La voix de la maman :

— Mes petits enfants ?

Elle apportait plein sa chaudière de linge à sécher. Dudule, complaisant, tira un par un les morceaux frais lavés que sa mère secouait et fixait avec de longs éclats de cèdre fendus que lui tendait François.

Et Dudule, encore, très éveillé, courut chercher la gaule pour relever la corde, lourde de ces pièces bariolées. Du soleil les baignait ; le vent du matin les balançait. Petit François, naïf et joyeux, passa trois ou quatre fois sous la corde très haute, en se baissant « pour ne rien accrocher », disait-il…

On s’en revenait.

La poule noire parut avec ses poussins, brave petite mère : plumes du cou hérissées, pour les défendre ; deux ailes entr’ouvertes pour les abriter… « cloc… cloc… »

Marie-Louise avait ce don précieux d’instruire