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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/48

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V

LE DÎNER SOUS BOIS


D EUX ou trois ans après.

Ils se sont rendus au village, ce matin, en grande charrette, leurs semences finies de la veille.

Ils allaient ainsi, chaque printemps, porter la laine de leurs moutons, les peaux sauvages de la chasse d’hiver.

Au fond, c’était une échappée de leur solitude, une détente au gai soleil de la vie paroissiale.

Et voici déjà le retour…

L’on dépassait midi, certainement, car le soleil descendait vers les hauts bouleaux qui, tout à l’ouest, barrent l’horizon de leurs silhouettes blanches.

Aimé le fit remarquer ; il ajouta :

— J’ai faim.

Il cria :

— Marche donc, la Grise… traîneuse !