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VI

VEILLÉE D’HIVER


P ARFOIS une visite animait la solitude du foyer.

Un soir de février, tout glacé, tout traversé de neiges folles, battues par le vent du nord, dans la petite demeure de François Gaudreau, qu’il faisait bon, cette heure-là !

Une bûche de cyprès sec flambait dans le poêle attisé ; le père fumait sa pipe, combien délicieuse après le dur exercice. Ne revenait-il pas, le vaillant, d’une journée d’abatis ?

Tenace dans son rêve, il la ferait avancer, je vous le dis, et à coups de hache, et d’une coulée à l’autre, oui, ceinturon ! la pointe qui finit aux trois gros bouleaux tout au fond, près du ruisseau.

Quelle belle ajoute de terre neuve ça donnerait au printemps !

— Qu’en dites-vous, vous autres ?…

— Tu te feras mourir, mon homme, fit doucement la mère.