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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/88

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le p’tit gars du colon

Ils espéraient toujours quelque résurrection, malgré le deuil des choses et de leurs âmes…

Au sortir du bois, à l’approche du logis morose, l’espoir tombait. Plus ne sortait de la cheminée basse, la fumée légère et accueillante ; plus, soudain, ne s’allumait dans l’encadrement du petit châssis la bonne lampe de famille. Son rayonnement, jadis, faisait accourir : il montrait la silhouette aimée de celle qui réservait à ses chers petits son maternel sourire, et pour eux avait préparé l’atmosphère tiède et l’odeur alléchante du foyer.

Plus rien, plus rien !… Ni fumée rieuse les appelant, ni clarté douce les réchauffant. Une cabane sombre et rigide, effrayante même dans l’obscurité rapide des soirées de novembre, et si douloureuse que le petit François dit, une fois, se retournant vers ses frères : « Notre maison… elle est morte ! »

Et quand, après eux, le père revenait, ce n’était pas la vie qui rentrait.

Vraiment, l’homme désolé n’avait-il pas au cœur une autre épine que le départ de son épouse ? Quel secret morbide rongeait son bonheur ?

∗∗∗

Ils l’avaient appris à Noël…

Deux étrangers, l’homme et son garçon, venaient d’arriver. On leur avait montré la maison.