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Page:Desforêts - Le p’tit gars du colon, 1934.djvu/98

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le p’tit gars du colon

expressives, leurs voix chantèrent ; plus familières leurs ailes voletèrent…

Cependant que les anges gardiens de nos voyageurs remerciaient leurs sœurettes les mésanges pour la paix qu’elles donnaient aux âmes.

On ne pouvait rester.

La course longue redevint pénible.

C’était ce lac immense à traverser sur sa route de glace. Que de milles jusqu’aux rivières Péribonca, tout au nord, par le vent gelé qui frappait au visage, sans un abri dans cet espace ouvert, sans monticule ou taillis pour couper la rafale !

Où donc allaient-ils sans fin, dans cette froidure, par la nuit qui descendait rapidement ?…

Le petit François le demanda tristement. Le père ne répondit que d’un regard sur la hache ; il étendit le bras vers l’horizon brunissant où l’on devinait la forêt.

Ils comprirent qu’on marchait au chantier, et se résignèrent.