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Page:Dictionnaire de Trévoux, 1771, I.djvu/604

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AST

de sérosités, & d’humeurs grossières & visqueuses, amassées dans les cavités du poumon, lesquelles bouchent ou rétrécissent les conduits de l’air, & compriment les bronches, ou bronchies. Il y a un asthme convulsif qui vient du mouvement déréglé des esprits animaux. Cela arrive quand les esprits ne coulent pas en assez grande quantité dans les muscles de la poitrine, soit à cause d’une obstruction, soit à cause de quelqu’autre obstacle. Alors la respiration se fait avec violence, & avec difficulté. L’asthme pneumatique regarde le poumon, dont les bronches étant bouchées & comprimées, ne peuvent pas recevoir la quantité d’air nécessaire a subtiliser le sang. L’asthme est quelquefois intermittent, & il revient sur tout lorsqu’on ne garde pas un bon régime. Le peuple appelle cette maladie la courte haleine.

Asthme nocturne. Voyez Incube.

ASTHMÉ. adj. En termes de Fauconnerie, se dit d’un oiseau pantois qui a le poumon enflé, qui respire difficilement. Anxiè anhelans.

Ce mot vient du grec ἄσθμα, qui vient du verbe ἄω, spiro.

☞ ASTI. Voyez Ast.

ASTIC. s. m. Terme de Cordonnier. C’est un gros os creux, dans lequel les Cordonniers mettent du suif ou de la graisse, pour y graisser de temps en temps la pointe de leurs aleines. Os sebo insertum.

ASTINE. s. f. Vieux mot. Querelle.

Agamemnon vit la astine
Qui peut monter à grande haine.

☞ ASTINGES. Peuples inconnus qui vinrent dans la Dace offrir du secours aux Romains, si on vouloit leur donner des terres. Ils furent refusés d’abord mais Marc-Aurele leur accorda ce qu’ils demandoient, à condition qu’ils combattroient les ennemis de l’empire ; ce qu’ils exécutèrent. Dion cité par Mor.

ASTOMES. s. m. pl. Peuples fabuleux qui n’avoient point de bouche. Pline les place aux Indes, & d’autres en Afrique. On dit que ces peuples croyoient qu’il étoit honteux de montrer sa bouche, & la couvroient. De στόμα bouche. Ils étoient vers la source du Gange.

ASTOR. Voyez Autour.

ASTORGA. Ville d’Espagne. Asturica Augusta. Elle est dans le royaume de Léon, sur la rivière de Tuerto.

ASTOUR. s. m. On nomme ainsi aux Indes Orienrales, ce qu’en France on nomme escompte, & en Hollande rabat.

ASTRABAT. Voyez Asterabat.

ASTRACAN. Astracanum. Ville & royaume. La ville d’Astracan est environ à 13 lieues de la mer Caspienne vers le nord, dans une île que forme le Volga. Elle est sous le 47e degré de latitude, & sous le 48e, comme l’assure le P. Avril. Le Czar Jean Basile la conquit l’an 1554. Il en fit sortir tous les Tartares, & la peupla de Moscovites. Astracan est une ville archi-épiscopale, & considérable par le grand commerce qu’elle entretient en Moscovie, en Perse, & avec la Turquie en Asie.

Le royaume d’Astracan est une province de Moscovie depuis 1554. Il prend son nom de sa capitale. Il a au levant les Tartares Kalmukes, au couchant les Rosdori Douski, le duché de Bolgar le confine au nord, & les Tartares Circasses avec la mer Caspienne au midi. Il est presque tout habité par les Tartares Nogais, qui vivent sous des tentes, qu’ils transportent d’un lieu à un autre selon la commodité des fourrages.

ASTRAGALE. s. m. Terme d’Architedure. Astragalus. C’est un petit membre rond, dont on orne le haut & le bas des colonnes, qui est fait en forme d’anneau, ou de bracelet. Quelquefois on le taille en forme de petits grains, qui font qu’on le nomme aussi chapelet.

Ce mot vient du grec, ἀστράγαλος, qui signifie talon, & particulièrement l’os du talon des bêtes à pied fourché. On a donné aussi autrefois le nom d’Astragale à un jeu d’osselets, dans lequel on se servoit de ces os.

Astragale, en termes d’Artillerie, est une espèce d’anneau qui est sur le canon à un demi-pied près de la bouche, & qui lui sert d’ornement, comme celui des colonnes.

Astragale, en termes d’Anatomie, se dit du premier os qui compose le tarse ou la première partie du petit pied. On le nomme autrement, l’os de l’arbalète. Quelques-uns appellent aussi Astragale, les sept vertêbres du cou. Homère dans l’Odyssée s’est servi de ce mot en cette signification.

Astragale. Astragalus. Terme de Botanique. Plante à fleurs légumineuses, & qui croit aux environs de Montpellier. Sa racine est vivace, longue, branchue, douce au goût ; son écorce est épaisse, brune, son cœur ou nerf est ligneux & blanc ; son collet est divisé en plusieurs têtes, d’où naissent plusieurs feuilles composées, c’est-à-dire, formées par plusieurs petites feuilles arrondies, rangées assez près sur une côte qui leur est commune, & qui est terminée par une seule feuille. On compte jusqu’à 21 de ces petites feuilles sur une côte ; ses fleurs sont portées par des pédicules longs de deux à trois pouces. Elles sont légumineuses, le plus souvent purpurines, longues environ d’un pouce. Les gousses qui succédent à chacune de ces fleurs, sont courbées, rougeâtres, grêles, longues d’un peu plus d’un pouce, divisées dans leur longueur en deux loges remplies de semences taillées en rein : elles sont dures, petites & noires. L’os astragale qui se trouve au pied n’a guère de ressemblance avec la semence de cette plante, quoiqu’on croie communément que son nom vienne de cette prétendue ressemblance. Quelques uns croient que c’est la ressemblance de cette plante qui a donné le nom aux astragales d’Architecture.

Il y a un astragale de Canada, qui a une fleur verte tirant sur le jaune à la sommité de ses branches noueuses, d’où elles sortent en forme d’épi, & sont semblables à celles des autres astragales. Il y en a une plus ample description dans les Mémoires de l’Académie des Sciences.

☞ ASTRAGALOÏDE. s. f. Plante à fleurs papilionacées, dont le pistil devient une silique à-peu près de la figure d’un bateau, remplie de semences semblables à de petits reins.

☞ ASTRAGALOMANCIE. s. f. Espèce de sort qui se pratiquoit avec des osselets marqués des lettres de l’alphabet, qu’on jetoit au hasard ; & des lettres qui résultoient du coup, on formoit la réponse à ce qu’on cherchoit. Encyc. ἀστράγαλος, osselet, μαντεία, divination.

☞ Quand on employoit de véritables dés, on la nommoit Cubomantie. κύϐος, dé.

ASTRAL, ALE. adj. Qui appartient aux astres, qui est des astres, qui dépend des astres. Sidereus. L’an astral ou l’année astrale. L’an lunaire est ou astronomique, ou civil. L’astronomique est ou tropique, ou astral. L’an astral, ou l’année astrale, est l’espace que le soleil emploie à retourner au même astre, dont il s’étoit éloigné. Et l’année tropique, le temps que le soleil met à parcourir le Zodiaque. Et parce que les astres avancent toujours, quoique très lentement vers l’orient, par leur mouvement propre, il s’ensuit que le soleil, au bout de l’an tropique ne trouve plus un astre au même endroit où il l’avoit quitté, ainsi il lui faut encore quelque temps pour le joindre ; & l’année astrale est plus longue que l’année tropique. Le mouvement annuel des astres, selon Tychobrahé, est de 51 secondes, & de 50, selon le P. Riccioli. C’est la différence de l’année astrale à l’année tropique, qui, réduite en heures, est de 24 heures, selon le même Pere. Voyez aussi le P. Tacquet, Astron. L. I, C. III, n.10, & n. 22.

Astral. Qui appartient aux astres, qui vient des astres. Sidereus, a, um. Un esprit astral & magnétique, dit M. Chambon dans son Traité des métaux & des minéraux, est répandu dans toute la nature, & l’anime, agit même sur l’âme, quelquefois même d’une manière si imperceptible, qu’elle attribue à sa propre industrie ce qui est un effet de cet esprit astral. De là lui viennent ses inclinations & ses aversions. C’est cet esprit astral qui fait les Poëtes, les Orateurs, les Médecins, &.

ASTRANTIA. Plante dont il y a de deux sortes, la grande & la petite, qui ne différent que par la grandeur. Elle