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DICTIONNAIRE DES APOCRYPHES.

tère visible de réprobation, et n’avaient été composés que pour servir de fondement à des erreurs condamnables on les découvrit, on les condamna bientôt après ; à peine eurent-ils le temps de séduire les simples, et la Providence, qui a toujours veillé à la conservation d’une foi pure dans son Eglise, a voulu que tous ces livres se soient perdus dans un éternel oubli, pour ôter tout sujet aux hérétiques et aux libertins de s’en servir.

Les Testaments des enfants de Jacob sont bien différents de ces productions infernales, et il faudrait avoir perdu le bon sens, pour les attribuer à de pareils imposteurs : car outre qu’ils tirent leur origine de l’antiquité la plus reculée, comme nous l’avons prouvé, ils ne contiennent ou n’autorisent aucune hérésie. On y respire, au contraire, la sainteté dans toutes les pages, soit en faveur de nos mystères, soit à l’égard de la doctrine, soit pour les mœurs, et loin qu’ils aient été étouffés dans leur berceau, comme ces monstres indignes de voir le jour, ils ont été respectés de tous les siècles, estimés des plus grands personnages de l’une et de l’autre Loi, composés et traduits dans les trois langues consacrées au culte de Dieu, et sont venus jusqu’à nous dans tout leur éclat, malgré les artifices et les fureurs de nos plus grands ennemis.

VIII. Enfin, quelque chose que vous disiez, m’objectera-t-on en dernier lieu ; il est manifeste que le Livre des Testaments contient des erreurs et des fables, et toutes vos raisons n’empêcheront point, qu’étant apocryphe, comme il a toujours été, il ne soit indigne de la foi des fidèles. Répondons à ces deux objections, en finissant cette Dissertation. Quand la supposition de ces erreurs et de ces fables, dont on veut noircir ce livre, serait aussi véritable qu’elle est fausse, nous avons déjà montré (section 1, art. 8.) que ce ne serait pas une raison, pour rejeter les saintes vérités qui y sont déduites, et l’on peut voir par la lecture des Testaments (sans perdre ici le temps dans une discussion ennuyeuse) que cette prétendue multitude d’erreurs se réduit à celle des anges, dont nous avons parlé, (section ii, 9.) et que les récits qu’on appelle des fables se prendraient sans trop de soumission dans un livre canonique, pour des saintes visions, puisqu’on en voit dans l’histoire sacrée, et dans les prophètes de moins vraisemblables.

On répond à la seconde objection, que comme on peut distinguer trois sortes de livres à l’égard de notre foi, dont la première sorte est de ceux qui sont reconnus généralement pour inspirés ; les seconds qui, sont rejetés absolument, comme faux ; et les troisièmes, qui sont ceux dont la révélation est douteuse, il faut aussi distinguer trois sortes de créances à leur égard. Nous sommes obligés de croire d’une ferme foi les livres divinement inspirés, comme nous sommes obligés de croire que les livres rejetés sont faux. Voilà les deux articles à quoi la foi nous engage. À l’égard du troisième, je sais que, comme c’est au Saint-Esprit seul à parler des adorables mystères de notre religion, il n’appartient qu’à l’Église, qui est l’oracle de cet Esprit-Saint, d’admettre ou de rejeter les livres qui concernent nos mystères. Je ne suis pas assez téméraire pour regarder, comme canonique un livre apocryphe, de quelque manière qu’il le soit mais je crois qu’un livre dont la révélation est douteuse, et qui n’a point été formellement rejeté, ni précisément défendu, peut-être lu, et traduit par les fidèles, et que nous sommes obligés en ces occasions, non-seulement de suspendre notre jugement avec prudence et modération mais d’étudier les saintes vérités qui y sont décrites pour notre instruction, et de faire tous nos efforts, pour les tirer du doute ténébreux, où une trop sage précaution les a jetés, précaution souvent prévenue par les artifices ou la malice des Juifs, et il me semble que nous devons d’autant plus renouveler ces pieux efforts, que nous jugeons qu’ils seront plus utiles aux fidèles.

IX. C’est dans cette idée que nous avons entrepris ce petit travail. Il serait à souhaiter que quelqu’un de nos savants critiques voulût bien creuser dans l’antiquité les monuments qui regardent ces sortes de livres. Pour moi, qui suis plus zélé que profond, et qui n’ai pas tant d’érudition que de bonne volonté, j’ai rapporté fidèlement ici ce que j’ai pu découvrir de ces deux livres, et je me soumets volontiers en cela, comme en tout autre chose, au jugement de l’Église et à la critique des savants.



PSAUME CLI.




PRÉFACE.


« L’auteur de la Synopse ou de l’abrégé de l’Écriture sainte, qui est entre les œuvres de saint Athanase, cite un psaume de David, qu’il dit être hors des cent cinquante qui composent le Psautier, dont néanmoins il fait aussi l’extrait ; et il ajoute que ce saint roi le composa à l’occasion du combat qu’il eut contre Goliath, ce qui prouve que ce psaume était reçu dans quelques églises particulières ; c’est pour cette raison qu’il a été imprimé à la fin des psaumes de quelques éditions grecques, et qu’il se trouve rapporté en arabe et en latin à la fin du livre des Psaumes dans les polyglottes. Il n’a point