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Page:Doumic - George Sand Dix Conferences sur sa vie et son oeuvre 1922.djvu/96

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Providence pour écrire ses romans et non point d’autres. C’est cela qui rend intéressante l’histoire des plus lointaines origines de sa vocation littéraire ; et il est singulièrement curieux de voir s’annoncer chez elle, dès l’enfance, les facultés qui plus tard deviendront l’essence même de son talent. Elle n’avait pas quatre ans ; sa mère, pour la tenir tranquille, avait imaginé de l’emprisonner entre quatre chaises : que faisait la fillette pour égayer sa captivité ? « Je composais à haute voix d’interminables contes que ma mère appelait mes romans… Elle les déclarait souverainement ennuyeux, à cause de leur longueur et du développement que je donnais aux digressions… Il y avait peu de méchants êtres et jamais de grands malheurs. Tout s’arrangeait, sous l’influence d’une pensée riante et optimiste… » Déjà ! Ces romans de la cinquième année annoncent déjà les romans de l’âge mûr, optimistes avec des longueurs et des digressions. On cite un trait analogue de Walter Scott, et c’est donc qu’il y a, chez ceux qui sont nés pour être conteurs, un instinct primordial qui les pousse précisé-