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LES FONDATEURS DE DIENNÉ

et peu d’eau, ce n’était pas leur affaire. Il est donc naturel qu’ils ne se soient pas fixés en masse entre le Nil et le Niger.

À Gaô ils retrouvèrent un fleuve aux vastes eaux comme celui qu’ils avaient quitté, se comportant de même, fertilisant les terres par ses crues et décrues. Ils purent reprendre leurs habituels procédés de travail et de culture. Comme Barth arrivant en cette contrée, ils furent sans doute charmés par la belle végétation retrouvée, par les dattiers, les sycomores, les tamariniers accoutumés. Et leur capitale s’éleva à Gaô où, pour la première fois, ils avaient pu songer au repos définitif, où s’était réalisée l’espérance de foyers nouveaux.

Puis ils firent leur la moitié de la vallée du Niger. Ils trouvèrent là une population aborigène faible et patiente, de la pâte à conquête, les Habéis. Ils sont si craintifs que même

LE SONGHOĨ PRIMITIF.


pour aller aux champs, autour de leurs villages, ils emportent arcs et flèches, préférant toutefois se sauver quand il s’agit de s’en servir ! Aussi la race a-t-elle presque disparu aujourd’hui. L’occupation fut donc aisée. En 765 ils fondent Dienné qui est, à l’ouest, la terre songhoï la plus avancée, comme la