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TOMBOUCTOU LA MYSTÉRIEUSE

La matière qui s’offrait à eux à profusion, sur l’île comme aux abords, était des plus humbles — de la glaise. Mais, dans son humilité, combien elle paraît précieuse à celui qui parcourt ces pays ! En effet, elle vient remplacer cette terre sans consistance que les nègres, pour pouvoir bâtir, solidifient en y mélangeant tout ce qui leur tombe sous la main : gravier, fumier, immondices. Ce n’est plus l’ignoble banco (pisé) qui rend Ségou si insalubre lorsque les déluges de l’hivernage viennent inonder les infectes éponges qui sont ses maisons. C’est une belle terre grasse, solide, résistante, saine.

LA FABRICATION DES BRIQUES.

Selon la coutume d’Égypte que l’on continue à Dienné, ils purent la débiter en briques régulières, plates, allongées, aux extrémités arrondies. Ailleurs qu’en pays songhoï, le nègre ne procède pas ainsi. Il se contente de façonner son pisé en boules irrégulières, au moment même de l’emploi. Les briques sont cuites et recuites par le grand soleil du Soudan, mais par lui uniquement. Reliées plus tard par un mortier,