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TOMBOUCTOU LA MYSTÉRIEUSE

mètre de largeur de voie, ainsi qu’en France certains chemins de fer d’intérêt local. Le génie militaire a charge de son entretien et de son administration : les trains arrivent à ses deux extrémités avec une ponctualité remarquable. Le seul tort de la ligne est de s’arrêter à Bafoulabé, où confluent le Bafing et le Bakoy pour former le Sénégal. De là, jusqu’au 175e kilomètre, à Dioubéba, il faut provisoirement se contenter d’un Decauville.
une gare.

Le voyageur depuis son départ de Paris a donc usé des moyens de locomotion les plus variés, qui ont été en diminuant comme confort et surtout comme rapidité. Le voici maintenant en face du plus simple de tous : la route, et j’ajoute aussitôt : la route africaine, c’est-à-dire quelque chose de vague, qui n’a de commun avec la route d’Europe qu’un tracé droit, pour qui les nivellements, les empierrements, un sol stable, et la plupart du temps même les ponts, sont totalement inconnus.

Et alors seulement l’âme du voyageur africain tressaille et entre en liesse. Une autre vie va enfin commencer, pour lui la seule, la vraie, la vie de brousse… Mais je laisse bavarder mon carnet de voyage :

« À Dioubéba, ma caravane qui avait pris les devants,