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L’EUROPE ET TOMBOUCTOU

venir à hauteur de Tombouctou, il m’a été très difficile de retrouver ses traces. Toutefois on m’en parla à Kabara, bien qu’il n’ait pu atteindre ce port par suite de l’hostilité des Touaregs qui l’avaient attaqué à Korioumé et auxquels il avait vigoureusement répondu à coups de fusil.

Mungo-Park dut donc tourner le dos à Tombouctou et continuer la descente du fleuve. Barth a retrouvé le souvenir de son passage à Bamba, puis au coude de Bourroum et à Gaô. L’apparition du blanc à la grande barbe et au grand bateau est restée légendaire sur les rives du Niger oriental. On sait la triste fin de cette audacieuse exploration : l’embarcation se brisa sur les rochers des rapides de Boussa, à une distance relativement courte de l’embouchure du Niger, et le vaillant écossais se noya avec les trois ou quatre compagnons qui lui restaient.

Les soldats et les sommes considérables mises à la disposition de Mungo-Park pour ce second voyage, montrent combien les pays du Niger préoccupaient les Anglais, dès cette époque. Leurs tentatives de pénétration se répètent fréquemment de 1810 à 1825. L’une d’elles, conduite par l’aide de camp du gouverneur de Sierra Loone, le major Laing, est particulièrement remarquée. Le jeune officier parvient, lui aussi, à atteindre le Niger ; il le voit à Falaba. En Angleterre on parla d’un nouveau Mungo-Park. De fait, Laing était écossais comme lui, et ne lui cédait en rien comme solidité de constitution et d’instruction. Le gouvernement anglais mit de même à sa disposition les plus larges ressources ainsi qu’une petite escorte de matelots, et lui confia en 1825 la mission d’atteindre Tombouctou.

Bien que son premier voyage l’eût familiarisé avec les nègres, Laing préféra prendre la route du nord, à travers les pays arabes et berbères. Parti de Tripoli, il passa par Rha-