Sa façade était décapitée. Le premier étage s’étant écroulé, on s’était avisé qu’il serait temps d’y faire des réparations. Aussi la place était-elle encombrée de briques crues qui séchaient au soleil tandis que les maçons dégageaient les ruines de manière à laisser subsister et à réutiliser les murs épais du rez-de-chaussée.
Laing vécut là sans incidents. Les Touaregs l’avaient rançonné, mais non pillé, ainsi qu’on l’a prétendu. Il arriva avec un bagage assez considérable, et put faire au chef de la ville les cadeaux d’usage. Il lui exposa en même temps que son
gouvernement l’avait envoyé à Tombouctou pour voir le
commerce et la vie de la ville : les blancs de son pays se plaisaient
à connaître les peuples avec lesquels ils n’étaient pas
en relations ; il pouvait en résulter de bonnes choses pour les
uns et les autres ; souvent déjà on lui avait confié la tâche
d’aller au loin et de nouer des rapports. Et dès le deuxième
jour de son arrivée on le vit parcourir la ville, prendre des
notes, tracer de grandes lignes (des plans ?) sur le papier, et
questionner les passants.
Cependant Le chef de la ville, son hôte, entra seul en