Avec Niamina, Ségou, Sansanding, se dessinent les grandes
plaines d’agriculture et d’élevage, lointaines au delà de tout
ce que l’œil peut embrasser. À leur suite c’est tout à coup
un site maritime avec le lac Debo, vaste cuvette au rivage
de grève. Les deux boursouflures de son entrée, que René
Caillié a pompeusement baptisées Mont Saint-Charles et Mont
le mont saint-charles.
Saint-Henri, étant franchies, l’on a véritablement devant soi
un horizon de mer, l’eau encore, toujours, et partout. Les
rives demeurent invisibles et ne sont non plus trahies et
révélées par quelque obstacle à l’arrière-plan, colline ou
montagne, comme celles des lacs suisses.
Tout aussi imprévu est le spectacle qui vous attend après le lac Debo. C’est maintenant un paysage de Normandie ou d’Angleterre qui s’étale aux yeux stupéfaits de pareille apparition sous le tropique africain. Oui, de vastes prairies, d’un vert humide, intense, tout à fait épinard, bordées au loin de bois qui semblent être quelque parc aux allées sablées. Et l’on reste tout désappointé de n’y pas voir une éclaircie d’où pointent les tourelles et les créneaux d’un