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LE NIGER

De loin en loin pointent au-dessus des herbes quelques perches ; des bras noirs s’y cramponnent en effort ; parfois une tête paraît. C’est à peu près tout ce que l’on voit des passants. Les rencontres sont rares en effet. On s’évite de peur de s’empêtrer, de se gêner les uns les autres au milieu des herbes. Aussi reste-t-il de ces parages une impression de vertes et uniformes solitudes. La monotonie est rompue seulement par de rares arbres dont la tête seule surgit, perchoir d’aigles royaux, refuge d’aigrettes solitaires, — des amoureuses sans doute qui viennent cacher leur bonheur, à moins que ce ne soient des vieilles qui se sentent mourir.
le passeur.

Je serais bien ingrat si parmi toutes ces images, pâle reflet de mes heures de charme, je ne tentais d’évoquer les crépuscules et les nuits du Niger.