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LA VALLÉE DU NIGER

Le col d’où descend le Timbi n’offre rien de remarquable au point de vue topographique. Dénudé à son sommet, il se couvre, à quelques pas de là, d’une végétation qui devient de plus en plus épaisse à mesure que l’on descend dans le thalweg. C’est l’indice de la présence de l’eau.

À trente mètres du sommet du col on ne tarde pas à découvrir une petite cuvette d’un mètre de diamètre et 0m30 de profondeur pleine d’une eau limpide et tranquille, dormant sur un lit de cailloux.

C’est là la vraie source, Timbi-Kounda, (la tête du Timbi) comme on dit dans le pays : elle ne tarit à aucune époque de l’année.

Si l’on dépasse la source, plus de trace d’eau. Mais à trente mètres plus loin apparaît une deuxième cuvette, plus vaste. On ne l’atteint qu’avec peine. La végétation, devenue très dense, cache la voûte céleste : c’est un fouillis inextricable de rotins épineux, de lianes enchevêtrées, d’arbres abattus par les tornades, de fougères arborescentes.

L’eau de cette crique s’écoule sous bois pour apparaître au grand jour à 200 mètres plus bas dans la vallée. En ce point le Timbi n’est encore qu’un infime ruisselet.

À 800 mètres en aval de sa source, au village de Timbi-Kounda, il offre l’aspect d’un gentil ruisseau. Sa largeur et sa profondeur croissent très rapidement à mesure qu’il avance vers le nord. À Nélia (13 kilomètres des sources) il atteint plus de 25 mètres de largeur et à Faranna (100 kilomètres des sources) il en mesure près de cent.

Quinze cents mètres avant d’arriver à Nélia se trouve la perte du Timbi. La rivière disparaît momentanément sous un amoncellement de roches ferrugineuses.

Le bois enchevêtré où naît le Timbi est un lieu réputé comme sacré dans le pays et il encadre mille légendes et