Aller au contenu

Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/110

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aussi au milieu d’eux pour se présenter devant Jéhovah.

Et Jéhovah dit à Satan : « D’où viens-tu ? » Et Satan répondit à Jéhovah : « De parcourir le monde et de m’y promener. »

Et Jéhovah dit à Satan : « As-tu remarqué mon serviteur Job ? Il n’y a pas d’homme comme lui sur la terre, intègre, droit, craignant Dieu et éloigné du mal. Il persévère toujours dans sa piété, et tu m’as provoqué à le ruiner sans raison. »

Et Satan répondit à Jéhovah : « Peau pour peau[1] : l’homme donne tout ce qu’il possède pour sa propre personne. Mais étends ta main, touche ses os et sa chair, et on verra s’il ne te renie pas en face. »

Et Jéhovah dit à Satan : « Je le mets dans ta main ; seulement respecte sa vie. »

  1. Proverbe, dont le sens est que l’homme n’est que médiocrement sensible aux pertes extérieures, qui n’atteignent pas sa personne.