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Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/194

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Tous deux ils se couchent dans la poussière,
Et les vers les couvrent tous deux.



    Ah ! je connais bien vos pensées,
Et les opinions qui me font tort dans votre esprit.

Vous dites, en effet : « Où est la maison du tyran ?
Qu’est devenue la tente où demeuraient les impies ? »

Que n’interrogez-vous ceux qui passent sur la route[1] ?
Ils vous citeraient des faits irrécusables.

« Au jour fatal, vous diraient-ils, le méchant est épargné ;
Au jour de la colère divine, il est soustrait au châtiment.

Qui lui reproche en face sa conduite ?
Qui lui rend la pareille pour tout ce qu’il a fait ?
 

  1. Les voyageurs étaient censés avoir une expérience plus complète du gouvernement du monde, ayant vu comment les choses se passaient dans les différents pays.