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Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/228

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Cueillant leur salade sur les arbustes[1].
N’ayant pour pain que la racine du genêt ?

On les repousse du milieu des hommes,
On crie après eux comme après le voleur ;

Ils habitent dans des vallées sauvages,
Dans les cavernes de la terre et parmi les rochers ;

On les entend braire parmi les broussailles,
Ils se roulent pêle-mêle sous les buissons ;

Fils d’insensés, fils de gens sans nom,
Chassés à coups de fouet de la terre habitée !

Et maintenant je suis en butte à leurs chansons,
Je suis l’objet de leurs malins propos.
 

  1. C’est-à-dire, réduits à ce degré de misère qu’ils font leur nourriture de jeunes pousses des arbres et les mangent en guise de salade