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Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/48

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pas ; dans les morceaux des basses époques au contraire, dans certains psaumes par exemple, on a devant soi une langue claire, prolixe, n’offrant que très-peu d’obscurités. La grammaire est, sans contredit, un précieux secours dans les questions de cette nature ; mais le goût doit aussi être entendu. Or, ici l’hébraïsant homme de goût ne saurait hésiter. Deux ou trois vétilles grammaticales ne l’emporteront jamais dans son esprit sur l’induction qui résulte du caractère général du poëme, caractère si éloigné de toute décadence. J’en dis autant du Cantique des Cantiques, que, nonobstant l’avis des grammairiens, j’ose rapporter aux époques les plus vives et les plus franches de l’esprit d’Israël.

Après l’argument tiré de la grammaire, la plus forte des preuves par lesquelles on cherche à établir que la composition du livre de Job doit être placée vers l’époque de la captivité se tire des grands développements qu’offre dans ce livre la théorie des anges et des démons. Mais au fond, cette partie de