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Page:Ernest Renan - Le livre de Job, Calmann-Levy, 1860.djvu/59

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dit, ce n’est pas une logique sévère qu’il faut chercher dans ces vieux écrits. Plusieurs critiques, depuis Kennicott, ont cru que ce passage était mis à tort dans la bouche de Job, et qu’il fallait y voir le troisième discours de Sophar, qui, comme on le sait, parle une fois de moins que ses deux amis. Il est certain que toute cette partie du livre semble assez profondément troublée ; j’y admettrais volontiers quelque transposition ou quelque erreur ; mais il n’est pas prouvé qu’il y ait eu là quelque addition postérieure. C’est contrairement à toute vraisemblance que M. Bernstein rapporte le chap. xxviii, un des plus beaux développements du poëme, à l’auteur du discours d’Elihou.

L’opinion de M. Ewald, qui regarde comme interpolées les descriptions de Béhémoth et de Léviathan[1], ne repose pas non plus sur de bien solides fondements. Il est vrai que le discours de Jéhovah

  1. Chap. xl, 15 (Vulgate, 10), xli.