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Page:Errico Malatesta, Articles politiques, 1979 (extraits).djvu/7

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est conquise et non mendiée, c’est un progrès vers l’anarchie. Il en est de même, chaque fois aussi, que nous considérons le gouvernement comme un ennemi avec lequel il ne faut jamais faire trêve, après nous être bien convaincus que la diminution des maux engendrés par lui n’est possible que par la diminution de ses attributions et de sa force, et non par l’augmentation du nombre des gouvernants ou par le fait de les faire élire par les gouvernés eux-mêmes. Et par gouvernement nous entendons tout homme ou groupement d’individus, dans l’État, les Conseils, la municipalité ou l’association, ayant le droit de faire la loi ou de l’imposer à ceux à qui elle ne plaît pas.

Nous ne pouvons pour le moment abolir la propriété individuelle, nous ne pouvons pour l’instant disposer des moyens de production nécessaires pour travailler librement ; peut-être ne le pourrons-nous pas encore lors d’un prochain mouvement insurrectionnel ; mais cela ne nous empêche pas aujourd’hui déjà, comme cela ne nous empêchera pas demain, de combattre continuellement le capitalisme. Chaque victoire, si minime soit-elle, des travailleurs sur le patronat, chaque effort contre l’exploitation, chaque parcelle de richesse soustraite aux propriétaires et mise à la disposition de tous, sera un progrès, un pas sur la voie de l’anarchie, comme chaque fait tendant à augmenter les exigences des ouvriers et à donner plus d’activité à la lutte, toutes les fois que nous pourrons envisager ce

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