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Page:Fagus - La Danse macabre, 1920.djvu/142

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la danse macabre


De fils s’enchevêtrant comme les destinées.
Voici lui-même le grillon menu, cornu,
Luisant : son grincement semble me ricaner
Le satanique avis tant de fois entendu :

Tis, tis, tis, eritis sicut Dii, tis, tis !…

L’araignée me regarde, et je revois soudain
Au centre du réseau scintillant qu’elle tisse
Le menu sphinx parmi l’étoile de satins
De la danseuse feue. Et l’araignée susurre :

 — Plus aérienne que l’oiseau
 Je me pends par ma chevelure
 De nacre fluide qui tremble
 Et s’étire de mes fuseaux ;

 Plus aérienne que l’oiseau
 Je monte et redescends et danse
 Et me poste et guette les vents ;
 Ma sœur la brise me balance,

 Heureuse, et m’emporte en chantant.
 Le long de mes cheveux je danse,
 Et vire et monte et redescends
 Le long de leur nacre soyeuse ;

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