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Page:Fagus - La Danse macabre, 1920.djvu/149

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VARIANTE

au début de La Danse MACABRE


pour le cas où Lucifer, poème devant précéder celui-ci,
ne serait pas édité.


— Où suis-je ? en l’univers des temps et des distances,
Ou l’univers de ma pensée, ou le chaos ?
Captif d’une énorme et irrésistible danse,
Sans espoir de connaître un but et le repos,
Je tourne, à travers quoi ? je ne sais quoi d’immense
Pour exprimer l’inexprimable, point de mots.

Vertige lent et sourd, tourbillon incolore,
Bruissement tel que la voix des grandes eaux,
Illimitude tant obscure que j’ignore
Si mes yeux sont ouverts encore ou déjà clos.

Jamais resalûrai-je ta santé première,
Raison, ou ce que j’ai cru voir est-il vrai ?
Pourquoi vois-je partout ces disques de lumière
Sourdre sous ma paupière où la nuit seule errait,

— 147 —