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Page:Fagus - La Danse macabre, 1920.djvu/44

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la danse macabre


Ô pasteur des morts qui dorment mal, ô Mercure,
Sistre, métal froissé qui fait grincer le cœur ?
J’ai peur de le nommer, peur de le reconnaître :
Pourtant que m’éblouit le lourd caducée d’or.
Malgré moi je cherche à dévisager cet être,
Et vois me ricaner une tête de mort.
Il saute, il chante, et va et vient le caducée :
 — Infrangiblement enlacés.
 Les couples de damnés tournoient.
 Et les feux des étreintes ploient
 Les corps que tordent les baisers. —

Moi je les vois rouler comme a vu le poète
Qui reste mon soutien et mon guide et mon maître.
 (L’Amour a dit : — Commencez.)

Hamlet tourne, pressant dans ses bras Ophélie :

 — On m’a dit : l’amour
 C’est rêve et folie,
 C’est rêve d’un jour.

 — C’est rêve d’un jour
 Et l’aurore oublie
 Et rêve est la vie.

— 42 —