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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/107

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SUR LE SOL D’ALSACE

laient. Comme il voulait s’expliquer, elle l’en empêcha… devinant les mots qui sortiraient de ses lèvres.

M. Hürting avait parlé. La semence germait, jetée dans un terrain propice…

Elle l’entraîna dans le jardin.

Des tons violets se formaient au couchant. Des vapeurs bleutées, voiles à peine perceptibles, reliaient les sapins entre eux. Une cigogne passa dans l’air rose, retournant à son nid ; ses ailes se déployaient avec un bruit lent et mou.

L’ombre adoucissait le gravier que la chaleur avait séché.

La mère et le fils marchaient dans le silence. Les feuilles ne se gonflaient d’aucune brise ; une lueur rouge illuminait les eaux de la Zorn : c’était le dernier regard du soleil.

Tout à coup un souffle ondula. La rivière frissonna avec mille plis qui firent trembler les feux posés à sa surface ; tous les miroitements s’engloutirent et le calme revint. Une teinte grise se développa du fond de la vallée et glissa jusqu’à la Zorn et le silence n’eut plus une clarté.