Aller au contenu

Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/109

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
105
SUR LE SOL D’ALSACE

à son tour, et, n’est-ce pas, maman, que les Allemands doivent toujours vaincre ?…

M. Ilstein, au même moment, disait à Fritz :

— Commande au cocher d’atteler immédiatement…

Louise, sans répondre à son fils aîné, adressa la parole à son mari :

— Tu ne restes pas avec nous, ce soir, Herbert ?…

— Non… J’ai rendez-vous avec un compatriote à la brasserie…

Il ne s’excusa pas.

Les deux époux s’avançaient côte à côte. Ils semblaient un couple assorti, si l’union réside dans l’harmonie de la beauté.

Mais l’archet invisible sous lequel vibraient leurs âmes aurait seul pu dire de quels sons discords il était le témoin.

Le coupé s’avança ; Herbert repartit.

La mère et les deux enfants dînèrent seuls.

Le soir fut pour Louise semblable à tous les autres soirs : le coucher de ses fils à surveiller ; les ordres à Marianne pour le lendemain ; puis, l’attente solitaire dans le château, dont les