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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/124

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SUR LE SOL D’ALSACE

réveillait avec ses droits, et s’enflammait de toutes les révoltes assourdies et cachées.

Plusieurs fois, elle avait failli obéir aux suggestions de Marianne et s’enfuir en France, mais l’aimant qui avait retenu son père au sol d’Alsace la retenait à son tour… Elle ne voulait pas que l’Allemand ait, seul, le droit de fouler les pierres du manoir ancestral… En les foulant avec lui, elle croit atténuer le sacrilège. Elle ne veut pas abandonner la relique léguée, comme une coupable, avec la réprobation de l’Allemagne et le dédain de son mari.

Que les jeunes gens partent, eux, insoumis à la loi militaire, qui veut leur arracher le serment d’être allemands, mais que les femmes veillent, en attendant leur retour lointain, gardiennes de l’âme d’Alsace qui se fortifie dans sa haine par le silence.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mais son tourment croît chaque jour avec ses enfants.

Malgré la déception que lui cause Wilhelm par ses idées d’orgueil germanique, il est son