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SUR LE SOL D’ALSACE

exclamations gaies, dans le salon où des palmiers tendaient leurs palettes dentelées, où des statues de marbre blanc se multipliaient dans des glaces immenses.

Louise se taisait, surprise ; il fallait cependant qu’elle parlât :

— Je suis heureuse de ta joie… Si ces enfants s’aiment et que Max et Herbert soient d’accord… mais les fiançailles seront longues…

— Pas plus longues que les miennes, riposta vivement Clara… Ton fils succédera à son père, n’est-ce pas ?… Eh bien… il sera libre dans quatre ans.

Avec insouciance, elle bâtissait des plans. Bientôt la pièce lui parut trop étroite. Elle entraîna Louise dans le jardin qui frissonnait dans l’air inquiet de septembre. Des ombres bleues dormaient sur les lointains.

Sur le vert des pelouses, les massifs de bégonias et de salvias jetaient leurs teintes éclatantes. Mais Clara n’admirait rien ; elle poursuivait son rêve qui la transportait au-dessus de la nature. Enfin elle partit.

Louise se demanda s’il était de son devoir