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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/188

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SUR LE SOL D’ALSACE

leur avait pas dit au revoir, craignant de mourir là-bas, subitement, dans sa douleur.

Mme Hürting laissait le flot des phrases s’épancher. Tout son cœur fervent compatissait aux affres de cette séparation qui équivalait à une agonie.

Elle dit :

— Louise sera bientôt ici…

La figure de Marianne se transfigura.

Elle se sentait moins complètement abandonnée et les paroles de la bonne dame lui rendirent une partie de son énergie et, pleine de confiance, elle attendit Louise.

Les heures passèrent.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Mme Ilstein, accaparée par la visite imprévue, ne pouvait se dérober à ses devoirs de maîtresse de maison. L’angoisse au cœur, mais un sourire aux lèvres, elle fut aux prises toute la journée avec la gaîté d’Elsa. Avec un intérêt feint, elle écouta les puérilités des dix-sept ans de la jeune fille. Elle se promena dans le parc avec des gestes tranquilles et simples, ayant à ses côtés sa future bru, câline et attentionnée ; elle eut l’air d’être