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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/202

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SUR LE SOL D’ALSACE

ses regards dominaient le paysage. Fréquemment il s’inquiétait de l’heure, bien qu’un certain moment dût encore s’écouler avant l’arrivée de Wilhelm.

Louise vint le rejoindre. Une joie animait sa figure ; elle portait un costume de serge blanche qui faisait valoir son teint toujours délicat.

Herbert la contemplait venant vers lui, et ne pouvait s’empêcher de l’admirer. Cette démarche souple que les années n’alourdissaient pas, ces cheveux blonds mêlés de si peu de gris, l’enorgueillissaient. Une douceur l’attendrit, et faisant quelques pas à sa rencontre, il dit :

— Chère Louise…

Elle le regarda, surprise, et comprit que le bonheur de revoir son fils secouait sa hauteur coutumière, mais elle ne répondit pas à l’élan. Elle était encore trop meurtrie par toutes les douleurs successives couronnées par le départ et la mort de Marianne.

Elle ne pouvait oublier les souffrances de cette dernière épreuve et y voyait non seulement une offense personnelle, mais une injure faite à sa patrie. Elle ressentait une humilia-