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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/209

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SUR LE SOL D’ALSACE

avisé, je songe que tu as frustré des négociants allemands en les privant d’un bénéfice. Or, un bon Allemand ne doit penser qu’à faire fructifier le commerce des siens. C’est ainsi que notre patrie sera la nation la plus forte si tous ses citoyens savent comprendre leurs devoirs dont le premier est d’écarter tous les produits des autres pays…

Il ajouta machinalement en homme sûr de la réponse :

— Tu as acquitté les droits de douane ?…

Wilhelm, gêné, répondit en hésitant :

— Non, mon père…

— C’est une nouvelle faute que tu as commise, trancha M. Ilstein.

— Mon père, reprit Wilhelm, en partant d’ici, tu m’as recommandé de passer sous silence les cigares que j’emportais… J’ai cru bien faire en usant du même subterfuge en rentrant. Je viens de m’apercevoir en entendant tes paroles, que je n’ai pas assez réfléchi, et dès demain, j’irai déclarer les objets importés…

— Bien… je t’accompagnerai… Je serai curieux de voir quel accueil aura ton geste…