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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/270

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SUR LE SOL D’ALSACE

fifres… et c’était Wilhelm… et c’était son père !… se battrait-il contre eux ?…

Dans la nuit, le nom des gares françaises sonnait. À Blainville, le voyageur descendit en lui souhaitant bonne arrivée.

Son départ sembla entraîner au loin toutes les pensées de cauchemar qui s’abattaient sur le jeune homme. Il respira plus librement et attendit Nancy avec calme.

Nancy !…

Après un dernier roulement sur les voies, le train s’arrêta. Les portières s’ouvrirent et battirent les wagons. Il était deux heures du matin. Fritz alla dans les salles d’attente.

Il prit plaisir à voir l’animation des employés d’une grande gare. Malgré le froid, leur vivacité éclatait. Ils allaient et venaient, pressés ; les saillies se croisaient ; l’esprit français se montrait, bon enfant dans le peuple.

Fritz se sentit subitement à l’aise. Il ne pensait plus à la main puissante qui pouvait le reprendre, il jouissait de ces moments nouveaux. Des impressions lointaines, inconnues jusqu’alors, nais-