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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/29

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SUR LE SOL D’ALSACE

Herbert sourit de la confiance naïve que sa fiancée témoigne par son peu d’entente aux affaires. Il ne veut pas discuter sur un sujet aussi déplacé dans ce jour de joie. Il répond gaiement :

— Eh bien ! nous l’habiterons… c’est donc vous qui me donnerez asile, ma chère petite femme…

Il passa un bras caressant autour de la taille de la jeune fille et voulut l’embrasser, mais Louise se recula parce que Marianne venait vers eux.

— Faites-moi les honneurs de votre logis, Louise, voulez-vous ?… Nous examinerons tous deux ce qu’il y a de plus urgent à faire…

Il parlait légèrement, avec un peu de condescendance amicale. Louise ne le sentait plus timide.

Herbert prenait si vite son parti de la proposition de sa fiancée, parce qu’il avait conscience d’être « chez lui ». N’était-il pas le vainqueur ?

Le sol qu’il foulait, l’air qu’il respirait, n’était-ce pas le butin glorieux des batailles soutenues. Son droit absolu est de régner dans ce château, en seigneur à l’âme féodale, en