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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/291

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SUR LE SOL D’ALSACE

sement comme sans reproche, il lui en intimait l’ordre tout simplement. En termes aimables, il s’excusait près de M. Daroy du dérangement que lui causait une présence qu’il n’avait pas sollicitée.

Puis, le père et la mère attendirent, l’un sûr de sa victoire, l’autre tremblante d’incertitude. Louise désirait de toutes ses forces que Fritz ne résistât pas, car elle savait que son mari recourrait à des moyens violents pour le faire réintégrer Greifenstein ou quelque autre lieu sûr.

Sa raison chancelait dans ces alternatives continuelles… Où étaient les beaux jours de paix vécus dans ce château paisible ?… qu’elle entrevoyait aussi dans l’avenir sous la protection d’un mari ?… Il ne subsistait rien… Dans les détails comme dans les faits importants, son âme sans cesse, était ballottée, personnifiant l’image même de l’Alsace, toujours tiraillée entre deux ennemis…

Le surlendemain de la visite de Mme Hürting, on attendait Fritz, mais le matin de ce jour aucune lettre de lui n’arriva.