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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/302

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SUR LE SOL D’ALSACE

blesser l’amour-propre du père ; elle savait qu’il ne pourrait rien contre l’esprit de Fritz… elle le connaissait maintenant, son fils !… elle craignait que l’enfant, entravé dans son idée fixe, n’eût recours au moyen suprême. Une terreur affreuse la fit frémir… Sa gorge se contracta.

Wilhelm parla :

— Mon père, ne crois-tu pas que maman puisse arranger cette affaire ?

Louise, surprise, sursauta.

Herbert, pensif, réfléchissait. Il objecta :

— Ta mère me semble peu préparée pour ce voyage… d’ailleurs, le temps est épouvantable…

Vivement, elle s’écria, subitement pleine d’énergie :

— Je ne crains pas le froid !

Puis elle attendit, les mains crispées sur sa poitrine.

M. Ilstein, comme à regret, prononça lentement :

— Eh bien ! va…

La joie, la paix s’infiltrèrent en Louise. Tous ses nerfs la libérèrent de leurs griffes aiguës qui la suppliciaient.