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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/46

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SUR LE SOL D’ALSACE

le pèlerinage de Saint-Vit ! Là, mesdemoiselles, parmi les bêtes horribles, on trouve le Prince charmant !

L’intérêt se réveilla. Les cuillères qui remuaient doucement le breuvage national s’arrêtèrent.

Une voix bondit d’entre des dents et fit l’effet de griffer le silence où toutes attendaient, palpitantes :

— Comment ?

La superstition incrustée au cœur des jeunes filles se montra vivace comme une plante éternelle. Des explications furent demandées.

Louise rougissante regardait Clara avec reproche, mais cette dernière, sans paraître prendre garde à l’éloquence des yeux suppliants, narra le « miracle » avec des airs sérieux et plaisants tour à tour.

Ses auditrices ne furent pas dupes complètement, mais il leur plaisait qu’un peu de mysticisme se mêlât aux événements. Elles eurent des exclamations amusées où se devinaient quelques réticences, et tout en protestant se promirent de se promener plus souvent à Saint-Vit pour conjurer le sort.