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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/92

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SUR LE SOL D’ALSACE

nier moment, alors que l’on croyait les écraser.

Ils arrivèrent devant la maison. Un rideau s’écarta au bruit des roues ; une fenêtre s’entrebâilla et une tête à cheveux blancs vint s’y pencher. Louise, avec un signe amical, lança un gai bonjour. Une exclamation retentit et, dans un temps relativement court, la porte s’ouvrit et une vieille dame étendant les bras vers Louise, s’écria :

— C’est bien toi ?… Dieu te bénisse, ma chère enfant !

— Chère madame Hürting… chère madame Hürting !…

Louise ne pouvait proférer que ces mots.

Derrière sa femme apparut M. Hürting. Grand, sec, les moustaches et la barbiche blanches, ses yeux bleu clair riaient dans sa figure colorée.

Il cria gaîment :

— Ne vous donnez pas en spectacle dans la rue… vous allez provoquer un rassemblement… et les Allemands viendraient nous faire un procès…

Il se mordit subitement les lèvres, car Fritz l’écoutait curieusement.