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Page:Focillon - L’Art bouddhique.djvu/110

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main gauche (ou laisse passer sous son bras) la tige d’un lotus rose et, quand il a plus de deux mains, le rosaire, le livre et le flacon. En Chine, sous le nom de Kwan-yin, il prend parfois une forme féminine : il est alors la « donneuse d’enfants », et ses images le représentent assis sur une sorte de cathèdre, tenant un petit sur ses genoux, dans l’attitude de nos Vierges de Majesté du xiie siècle. Les Japonais l’appellent Kwannon, et son rôle dans la mystique et dans l’art est très important. Il faudrait citer encore bien des personnages divins, — Manjuçri, dieu de la science et de la sagesse, peut-être d’origine chinoise, représenté assis sur un lion et tenant la fleur du lotus bleu ; Vajrapani, dieu de la foudre, et dont la foudre (vajra) est l’emblème ; les divinités féminines, Tara, tantôt bienfaisante, tantôt terrible, sœur d’Avalokiteçvara ; enfin, à côté des dieux mêmes et s’accouplant à eux (surtout au Thibet et en Chine), leur principe féminin, leur çakti.

Les Bodhisattvas ou, si l’on veut, les saints par excellence sont très nombreux. Hommes ou femmes, ils vécurent sur la terre, où brillèrent leur savoir et leurs vertus. Ils confinent à la suprême sagesse, sans la posséder pleinement. L’église du nord range dans leur nombre ses grands docteurs : Nagarjuna, son fondateur, qui, au temps même où l’école gandharienne produisait ses chefs-d’œuvre, essaya de concilier les sectes et de systématiser la doctrine, Nagarjuna, que Grünwedel appelle le Faust bouddhique et dont la vie