Page:Foucaux - Le Religieux chassé de la communauté, 1872.djvu/13

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Sounanda lui répondit par un compliment tout semblable[1] et ajouta : — Zangmo, quel est le prix de chaque jour passé ici ?

Celle-ci répondit : — Votre Seigneurie, en me faisant à moi-même une pareille demande, n’agit pas en homme distingué.

La servante dit alors à Sounanda : — Il faut, pour chaque jour, 500 kârchâpanas.

Sounanda dit à un homme qui le suivait : — Tu apporteras chaque jour 500 kârchâpanas. Et il resta à se divertir avec Zangmo, auprès de laquelle le temps se passait dans les plaisirs sans qu’il en fût rassasié. Et le serviteur apportait chaque jour 500 kârchâpanas.

Cependant les marchands dirent : — Le chef Sounanda ne paraît plus ; comme il nous a été confié par un ami, il faut le chercher partout.

Ils demandèrent à ses serviteurs où le chef était allé, et ceux-ci répondirent : — Depuis qu’il est à Srâvastî, il demeure dans la maison d’une courtisane. Ne serez-vous pas indulgents pour lui aujourd’hui ?

Messieurs, se dirent les marchands, abandonner notre chef ne serait pas bien, et son père nous blâmerait avec raison.

Et, d’un commun accord, il fut résolu qu’on lui dirait de revenir.

On lui envoya donc un messager qui lui fit connaître le désir des marchands.

Sounanda se disposait à partir quand Zangmo, le retenant par le

  1. Zangmo signifiant « belle, gracieuse », Sounanda répète, dans le texte, la phrase que celle-ci lui a adressée, en mettant le nom de Zangmo à la place du sien.