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Page:Foucaux - Le Religieux chassé de la communauté, 1872.djvu/20

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Les religieux dirent : — Quelle peut être la maladie qui lui tourmente l’esprit ?

Le médecin dit : — Vénérables, nous autres médecins, nous sommes pour guérir les maladies du corps, mais non celles de l’esprit ; c’est à vous, vénérables, qu’il appartient de connaître ces maladies. Et, en parlant ainsi, il s’en alla.

Les religieux dirent à Sounanda : — Excellent, tu n’as ici ni père ni mère ni d’autre parent pour nous dire si ta conduite a été pure ; dis-nous donc toi-même ce qui s’est passé depuis que tu es entré en religion. — Sounanda raconta en détail ce qui lui était arrivé.

Les religieux lui dirent : — Sounanda, le fruit est devenu amer, puisque l’enseignement de la loi n’a pas produit plus d’effet qu’une bulle d’eau ! Et les religieux, sans exprimer leur sentiment sur ce que Sounanda avait dit et sans chercher à le corriger, s’en allèrent.

Celui-ci se rendit à l’endroit où était le Bouddha. Arrivé auprès de lui, il toucha ses pieds avec sa tête et resta auprès de lui.

Pendant qu’il était ainsi, les religieux racontèrent, en détail, au Bouddha ce qui était arrivé à Sounanda, et le Bouddha dit : — C’est parce que c’est un homme des ténèbres, qu’il est déchu. Le religieux qui, après avoir cherché l’appui de la religion, l’a trouvé, et se laisse ensuite entraîner par la corruption, est déchu pour toujours et chassé de la communauté !