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Page:Gautier - Isoline et la Fleur Serpent, Charavay frères, 1882.djvu/226

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L’AUBERGE

— J’attendrai, » dit Mïodjin avec un triste sourire.

Ils revinrent à la ville et gagnèrent la maison où habitaient les jeunes filles.

Boïtoro se fit prêter un escabeau par un marchand voisin et se mit en devoir d’accrocher la branche verte au-dessus de la porte d’entrée de la maison de Fûten ; puis il s’éloigna, et tous deux allèrent se poster, en observation, à l’angle de la rue.

Bientôt un serviteur, qui sortait de la maison, leva le nez, vit la branche suspendue, ce qui le fit rentrer précipitamment. Quelques instants après toute la famille sortit à son tour, regarda la branche quelques instants, puis rentra.

— « Hélas ! gémit Boïtoro, qui ne quittait pas la maison des yeux, serai-je refusé ? »

Mais la porte se rouvrit : une servante, portant un marchepied en laque verte, parut, suivie de Yamata, pâle d’émotion. Soutenue par la servante, la jeune fille monta lentement le marchepied, détacha la branche, et l’emporta dans la maison.

— « Elle m’agrée ! elle m’agrée ! » s’écria Boïtoro, qui traversa la rue en courant pour entrer chez sa fiancée.