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Page:Gautier - Portraits et Souvenirs littéraires, 1875.djvu/72

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GÉRARD DE NERVAL

dans sa cour un cheval tout préparé. Toutes ces mystagogies plaisaient fort à Gérard ; mais, quand il alla rendre visite, dans la montagne, au cheik Saïd-Escherazy, ce n’était plus le désir de pénétrer les arcanes de la religion druse qui lui faisait donner de l’éperon à son grand cheval blanc. Il se souciait assez peu de la pierre noire et de la plante aliledji. Un nouvel amour était né dans son cœur, et il demandait au chef druse stupéfait la main de sa fille, l’attaké Siti-Saléma, qu’il avait entrevue en compagnie de Zeynab, chez madame Carlès.

N’allez pas croire que cet amour fût une infidélité à la chère mémoire. Ce type de beauté n’était pas une révélation, c’était un souvenir. À travers cette jeune fille ressuscitée et rajeunie apparaissait l’ancien amour, dont il était allé chercher l’oubli en Orient. Ces cheveux blonds,