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Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/173

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LA SCULPTURE A L’EXPOSITION DES PRIMITIFS\t155 Quoi qu’il en soit, une difficulté iconographique subsiste dont il ne faut pas dissimuler l'importance. Ce roi debout, les mains jointes, qui ne saurait guère non plus, d’après les habitudes courantes, représenter un donateur en adoration devant une Vierge, nous parait difficilement pouvoir repré¬ senter un roi Mage, puis- :\t‘\t■\t’ qu’il ne porte pas le présent traditionnel et qu’à cette époque surtout la tradition iconographique est une vé¬ ritable loi. Aucun monument, d’au¬ tre part, ne subsiste pour nous fournir de point de comparaison immédiat avec cette pièce admirable. L’au¬ tel de Baie au musée de Cluny est beaucoup plus ar¬ chaïque, la châsse de saint Potentien du Louvre, de style très inférieur, de même que les figures anciennes de l’autel Saint-Jacques de Pis- toia, dont la disposition a quelque rapport avec celles du roi de Bourges. Mais il faut songer aussi aux in¬ nombrables pièces décrites par les inventaires anciens et lamentablement dispa¬ rues. Il faut songer aux modèles incomparables que pouvait fournir aux orfè¬ vres, en France surtout, la sculpture du temps de saint Louis et dont cette pièce-ci est très évidemment inspirée. Le rapport en est frappant avec le Childebert du Louvre, avec telle figure aussi du portail de Villcneuve-l’Àrchevêque, et, pour certaines parties tout au moins, avec les effigies funéraires de Saint-Denis exécutées sous Louis IX pour les tombeaux de ses prédécesseurs. Dans les Jugements LA VIEIlGE ET l’EXFAST, STATUE EN BOIS DÉBUT DU XIV* SIÈCLE (Collection de M. Martin Le Roy.)