162 GAZETTE DES B EAUX-A HTS de Moulins, la sainte Anne du triptyque par exemple, figures réa¬ listes, mais pleines de style et d’ampleur, tout opposées à ce réa¬ lisme minutieux et mesquin qui se développe à la même époque dans les ateliers des huchiers brabançons ou' anvcrsois. Enfin, malgré l’importance et l’extension réelle, un peu exagérée peut-être par Coura jod, de l’école bourguignonne au xve siècle, nous avons es¬ sayé d'établir ailleurs, la persistance d’une tradition purement française, héri¬ tière de notre xine et de notre xive siècle, particu¬ lièrement dans Ja région du bassin de la Loire où se développé, avec le re¬ nouveau de prospérité et d’art du règne de Char¬ les Vit, une architecture charmante et féconde, une peinture dont le nom seul de Jean Fouquet suffit à évoqiicrlcs qualités de réa¬ lisme modéré, de force discrète et de pittoresque ingénieux. A l'école’ de sculpture contemporaine appartient évidemment le Saint Jean de Loché sur lequel nous iic reviendrons pas; l’ayant déjà signalé et analysé ici même1. Le • Saint Michel élégant et dé¬ licat prêté par M. S. Bàr- dac est originaire, paraît-il, des environs'de Chartres. La forme de son armure oblige à le placer en plein xve siècle, bien avant la for¬ mation de l’atelier de Jean Soûlas. Mais ce sont déjà des qualités analogues à celles des premières sculptures du tour du chœur de la ■1. Quelques bois sculptés de Vécole tourangelle du siècle (Gazette des Beaux- Arts, 1904, t. I, p. 107; reprod. p. 117). — Catalogue, n° 418. saint miciiei., statue en piehre XVe SIÈCLE (Collection de M. Sigismond Bardac.)
