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Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/223

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LE PORTAIL ROMAN DE LA CATHÉDRALE DE 'REIMS 195 Si quelqu’un était bien placé et bien préparé pour faire exécuter des travaux d’art d’un alfinement tout spécial, n’était-ce pas ce prélat, fils et frère de rois, grand bâtisseur, nous le savons1, à la fois despotique et généreux, intraitable sur ce qu’il croyait ses droits niais capable de dépenser sans compter pour de belles et bonnes œuvres? Nous savons qu’il fut enterré dans la cathédrale, — « re- quiescit intus », dit l'obituaire2, — et dom Marlot affirme qu’il CULS-DE~LAMPE, DEUXIÈME MOITIÉ DU XIIe SIÈCLE (Kntréc du chœur do Saint-Remi de Reims ) repose dans le chœur sous une dalle blanche dont au xvne siècle déjà on ne pouvait d’ailleurs plus lire l’inscription. Mais, quoi qu’il en soit du destinataire du tombeau, la date de 1175 environ est à retenir : elle se trouve confirmée, en effet, de la manière la plus évidente par l’existence d’un autre monument de sculpture de la même région : je veux parler des culs-de-lampe de l’entrée du chœur de l’église Saint-Remi de Reims, les mieux datées peut-être des œuvres de cette époque, puisqu’elles font intimement corps avec une architecture que nous savons, à n’en pouvoir douter, 1. Dom Marlot, ouvr. cité, t. IIÏ,p. 446 : « Le même archevesque lit encore bâtir quantité d’autres tours, chasteaux et forteresses aux environs de Reims. » 2. Dom Marlot, ouvr. cité, t. 1H, pièces justificatives. L’obituaire énumère les libéralités du défunt envers l’église de Reims.