CORRESPONDANCE D’ALLEMAGNE 257 évidemment dus à l'influence de l’école espagnole moderne. Le contraste du brun-jaune d’automne avec le miroir de l’eau est très beau. On peut en dire au¬ tant du peintre de Carlsruhe Haus von Volkmann, qui dans ses deux paysages nous parait de plus en plus délicat. Mais tout cela n’existerait plus, si quelque œuvre de notre meilleur paysagiste allemand Lesser Ury, était là; malheureuse¬ ment on ne rencontre plus dans aucune exposition ce beau peintre, un des plus grandsartistes d’Allemagne.Sile bruit,quis’estdernièrement répandu,seconfirme qu’une hostilité personnelle en est la cause, c’est une chose au moins regrettable. L’original Walser procède évidemment de Beardsley. Ses couleurs sont très Ai’ Il È S - M 11) I D’ÉTÉ, PAU M. MAX LIE BER MANN (Exposition de la Sécession, Berlin,) délicates et pleines de goût. 11 aime surtout à rapprocher des nuances vertes d’une manière sobre, mais très réussie. L’originalité de SlraLhmann devient de la bizarrerie, et son ‘excellent dessin ne rend pas ces étranges fantaisies plus acceptables. Les meilleurs portraits de l’exposition de cette année sont dus à Léo von Kônig, notre premier porlraiListe. Il travaille par Ions rompus dont la discrétion pleine de distinction met en valeur toute la personnalité de ses mo¬ dèles. Son vert est, cependant, d’un effet un peu choquant. Un trait qui le carac¬ térise est qu’il sait ôter à ses modèles tout ce qu’ils peuvent avoir de forcé ou de raide dans la pose, et y substitue l’impression de l’instantané, tâche beaucoup plus difficile, semble-t-il, et qui demande autant de talent que de travail patient. Son contraste est Linde-Walther, dont les tableaux font l’effet d’une peinture de théâtre. Ici l’homme n’est qu’une pièce de décoration. Ce manque d’originalité, qui veut imiter tantôt les vieux maîtres, tantôt Liebermann, est fort regrettable en présence d’une si remarquable technique. xxxii. — 3e période.\t33
