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Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/310

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L’EXPOSITION DES MAITRES ANCIENS A DÜSSELDORF 267 F\t_\t\t core est l’Evangéliaire d’Echternach, exécuté probablement à Trêves, entre 983 et 991, et donné par l’empereur Othon III à l’abbaye dont il porte le nom; avec ses nombreuses peintures, très parentes de celles du manuscrit précédent, ses motifs ornementaux reproduisant avec une perfection incomparable des étoffes du temps, et sa somp¬ tueuse reliure, où une Crucifixion taillée en ivoire est encadrée des w symboles des Evangélistes, de la représentation des quatre fleuves du Paradis, et des figures de l’impératrice Théophano et de l’empe¬ reur Othon III dans une bordure d’émaux translucides, de filigranes et de perles, c’est un des plus brillants joyaux de l’exposition. L’Evangéliaire d’Othon III, de la bibliothèque de Brème, dont l’illus¬ tration semble une compilation des miniatures des deux ouvrages r précédents, est k signaler ensuite; puis un Evangéliaire anglo-saxon de la première moitié du xvc siècle, provenant de Saint-Séverin de Cologne et appartenant au duc d’Àrenberg, dans une reliure du xvc siècle ornée de gemmes et de camées antiques mêlés à des émaux rhénans du xuic siècle, et — franchissant plusieurs siècles, repré¬ sentés par nombre de pièces remarquables que nous ne pouvons toutes citer, — le livre d’Heures de Catherine de Clèves, petite fille de Jean sans Peur (appartenant également au duc d’Àrenberg), avec son frontispice représentant la duchesse agenouillée devant la Vierge, ses quinze grandes miniatures, et la brillante et fantaisiste décoration de ses marges, dénotant la main d’un maître flamand des environs de 1430. Deux grandes compositions sur parchemin (au musée de Bonn), où un artiste rhénan, vers 1330, a représenté, dans un style hiéra¬ tique et encore gauche, le Christ en croix et la Vierge sur un trône vénérée par l’évêque Henri de Cologne et l’abbé du couvent cistercien de Marienstatt, sont les plus anciennes œuvres qu’offre la section de peinture. Un petit diptyque (au musée deBerlin)des environs de 1370, offrant, d’un côté, la Madone avec l’Enfant sur un trône, et, de l’autre, le Christ en croix entre la Vierge et saint Jean, montre le même caractère fruste où rien ne perce encore de l’originalité prochaine de l’école. C’est avec maître Guillaume (Wilheîm de Herle) et son suc¬ cesseur, Hermann Wynrich (peut-être cet « Hermann de Coulogne » qui, en 1403, reçut du duc Philippe le Hardi le paiement de peintures exécutées à la Chartreuse de Dijon1) que va se dessiner cette ori¬ ginalité. Deux œuvres, à l’exposition, leur sont attribuées (une 1. Dehaisnes, L’Art dans les Flandres, le Hainaut et l’Artois, documents, p. 797.