Aller au contenu

Page:Gazette des Beaux-Arts, vol 31 - 1904.djvu/316

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

272 GAZETTE DES BEAUX-ARTS de Saint-Séverin de Cologne et d’autres peintures religieuses, un portrait de vieille femme en bonnet blanc et casaque de fourrure brunâtre ('coll. Virnich, de Bonn), saisit par l’acuité de l’observation et la précision de l’exécution, dignes des meilleurs maîtres flamands d’alors. Le « maître de la Mort de Marie », identifié depuis peu avec le peintre Joos van der Beke, de Clèves,est, lui, tout à fait flamand de caractère : il se forma à l'école de Quinten Massys et travailla avec Patenier, auquel il emprunte, dans ses paysages et son Crucifiement (au consul Ed. Weber), les fonds accidentés chers à cet artiste. Avec lui nous sommes au xvi° siècle, en pleine Renaissance, et bien loin de la naïveté placide des débuts : la mise en scène pompeuse, pitto¬ resque à l'extrême, dans des colorations aux vives oppositions, l’babileté technique et la recherche du pathétique, l’ont remplacée; ce sont les caractères de Y Adoration des Mages de la galerie de Dresde, d’un Saint Jean à Pathmos (à MM. Colnaghi, de Londres), d’un dramatique Christ en croix (au consul Weber), et d’une Sainte Famille (au capitaine llolford, de Londres) où l’on admire surtout une figure du donateur d'une étonnante vérité. Bartholomæus Bruyn le vieux est, comme on sait, surtout réputé comme portraitiste. Deux effigies de sa main : un Jeune homme et une Jeune femme {h M. James Simon, de Berlin),d’une grave sobriété, d’une facture fine sans sécheresse, représentent fort bien cet émule de Holbein. Un Couronnement de laVierge (à M. F. Hax, de Cologne) et une Nuit de Noël (à M. R. Kaufmann, de Berlin), les plus remarquables des peintures religieuses exposées sous son nom, sont surtout intéressants par les effigies de donateurs qui y figu¬ rent. Son fils, B. Bruyn le jeune, est aussi représenté par un fort beau portrait de vieille femme (au musée de Gotha). Jean Joest de Wesel, ou de Calcar, ferme le groupe des artistes de la région de Cologne. Il est représenté par deux œuvres seule¬ ment, mais dont une capitale : cet important retable de l’église Saint- Nicolas de Calcar, peint de 1505 à 1508, qui ne comprend pas moins de dix-huit sujets empruntés à la vie du Christ autour d’un haut- relief central, et où l’artiste a dépensé tant de volonté et d’ingénio¬ sité à renouveler la mise en scène de ses motifs et à approcher le plus près possible de la nature dans l’individualisation de ses person¬ nages — qui semblent autant de portraits, — dans le rendu du pay¬ sage, dans les recherches curieuses d’éclairage (qu’attestent, par exemple, la Nativité s t XA rrestation de Jésus au jardin des Oliviers),